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LE CORSET.

squelette varie d’abord individuellement, il se modifie ensuite avec l’âge ; de plus, l’espèce humaine, chez les civilisés tout au moins, laisse beaucoup à désirer au point de vue de sa constitution intime. Les femmes ont été déformées par leurs corsets, elles sont malades le plus souvent, les cas tout à fait normaux sont malheureusement exceptionnels. Il en résulte une série de difficultés qui retardent l’acheminement vers la perfection, mais dont on est bien forcé de tenir compte si l’on veut réellement créer et imposer un appareil durable s’adaptant à chaque cas particulier. Je ne crois pas avoir mieux à faire pour être utile à mes lecteurs que de signaler, avant d’entreprendre la description du corset tel que je le comprends, les causes qui en font un appareil scientifique, médical, difficile à appliquer et qui obligent les personnes qui s’en occupent à être instruites des sciences anatomiques, physiologiques et pathologiques.

En effet : 1o il faut tenir compte de la conformation du squelette au point de vue de son rôle vis-à-vis des viscères, savoir sur quels os et sur quelles régions on peut prendre des points d’appui ; ceci connu, noter les variations individuelles pour pouvoir modifier indéfiniment la forme de l’appareil ; il faut donc, avant toutes choses, connaître la forme normale du squelette, savoir délimiter les os par la palpation, afin de noter les différences et prendre des points de repère. Cette constatation est difficile, je dirai même impossible aux personnes étrangères à la médecine.

2o Nous devons également être instruits de l’état des viscères et de leur position. Comme le corset est un appareil toujours serré, il est de la dernière importance de savoir dans quel sens il presse sur les organes, s’il les refoule au lieu de les maintenir ; et il est délicat de bien saisir pour cela la position de chacun d’eux. Or, comment