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Page:Gagnon - Chansons populaires du Canada, 1880.djvu/263

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du canada

coutume et aux chansons désignées à la fois par ce mot de Guignolée ou Guillannée. Aujourd’hui encore, dans l’ancienne province du Perche, d’où sont venus les ancêtres d’un grand nombre de familles canadiennes, on appelle les présents du jour de l’an : les éguilas ; or la coutume druidique étant de distribuer le gui de l’an neuf « par formes d’étrennes, au commencement de l’année, » il est évident que de là vient ce nom de éguilas (ou éguilables, comme on dit à Chartres,) donné aux cadeaux du nouvel an.

Le gui est une plante parasite qui naît sur le chêne, sur le pommier, sur le prunier, sur l’acacia d’Amérique, sur le hêtre, sur l’yeuse, sur le châtaigner et sur plusieurs autres arbres. L’histoire de la puissance mystérieuse de cette plante est racontée en détail dans l’Edda des Scandinaves, le livre qui contient le plus de renseignements sur le culte druidique.

On sait que, environ six cents ans avant Jésus-Christ, les Cimbres on Kimris, qui habitaient la Crimée, firent éruption sur l’Europe septentrionale et occidentale et s’établirent successivement dans les divers pays compris entre la Scandinavie, les Alpes et les Pyrénées. Ce furent ces peuples qui apportèrent le druidisme dans la Gaule. Il paraît que l’olympe des Cimbres, comme l’olympe des Grecs et des Romains contenait une société à mœurs joliment douteuses. Quoi qu’il en soit, une nuit, Balder, qui était le soleil, ni plus ni moins, eut un songe qui lui annonçait que sa vie était en danger. Il raconte son fait aux autres dieux, qui font avec Balder alliance offensive et défensive.