Aller au contenu

Page:Gagnon - Chansons populaires du Canada, 1880.djvu/338

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
320
CHANSONS POPULAIRES

les exécuter. Le temps, une patience à toute épreuve, et des exercices multipliés finirent par modifier les dispositions de son organe musical, et le rendre apte à comprendre ces gammes étranges qui avaient d’abord blessé son oreille. »

« Les Égyptiens n’aiment pas notre musique, dit M. Villoteau, et trouvent la leur délicieuse. »

On me pardonnera d’insister autant sur toutes ces étrangetés orientales. Il est bon que ces faits soient plus connus qu’ils ne le sont : il est tant de gens qui s’imaginent que la musique a dû toujours être, en tous temps et en tous lieux, ce qu’elle est dans Il Trovatore… et qu’elle ne sortira jamais de là ! Ces considérations, d’ailleurs, sont de nature à nous faire sortir un peu du cercle d’idées dans lequel on est accoutumé de tourner sans cesse ; elles aident à se détacher un moment de théories trop exclusives, quoique bonnes en elles-mêmes, à placer l’esprit dans cette indépendance qu’il lui faut de toute nécessité pour juger sainement d’une tonalité, d’une langue musicale étrangère.

Notre musique, que l’on pourrait appeler européenne, est née, comme l’on sait, des chants d’église du moyen âge, lesquels sont issus eux-mêmes de la musique de la Grèce antique.

Je fais grâce au lecteur de l’histoire de notre échelle musicale, et en particulier des faits qui se rattachent à son origine grecque. Pour peu qu’on ait feuilleté de livres, on a si souvent rencontré sur sa route les Pélages