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AFFECTIONS DU FOIE.

existe incessamment en elle ; mais parfois elle tolère une matière incommode et triomphe avec le temps de cette substance gênante, en l’élaborant, l’altérant et la cuisant. Dans un autre cas, ne pouvant supporter la qualité ou la quantité de la substance incommode, elle fait effort pour l’expulser. Parfois, si elle est grandement tourmentée par cette substance gênante et que, désirant la rejeter, elle ne le puisse pas par faiblesse, elle tombe dans une atonie extrême.

Tous ces points doivent être, dans chaque organe physique, l’objet de votre attention, et il faut exercer le raisonnement à les y reconnaître. Vous trouverez ainsi, par l’examen, des affections de certaines parties complétement inconnues des anciens, par exemple celles de la vésicule biliaire. Si, en effet, ainsi que nous l’avons démontré, elle attire à elle l’humeur bilieuse, comme les reins attirent le sérum du sang, la rate l’humeur semblable à la lie de vin et au marc d’olive, le sang parfois deviendra impur par suite de l’atonie de la vésicule biliaire ; c’est un autre mode de production d’ictère outre les trois modes précédemment (voy. p. 654) cités. De même que la vessie se remplit d’urine, la vésicule parfois s’emplit de bile à cause d’une obstruction ou de l’atonie de la faculté expulsive. En sens inverse, l’obstruction ou l’atonie des vaisseaux qui, de la vésicule, débouchant dans le foie, l’empêchent aussi parfois d’attirer l’humeur bilieuse. Il est donc très-nécessaire, dans les affections ictériques, d’examiner la physionomie des déjections, car elles sont aussi très-utiles pour le diagnostic. Quant à moi, en les observant, je trouvai les excréments chez certains ictériques et chez d’autres les urines semblables pour la couleur à la bile jaune ; chez quelques-uns, en sortant du bain, la plus grande partie de la bile jaune était sécrétée par la peau ; chez d’autres, la plus grande partie était retenue ; une faible portion seule était sécrétée. Si vous voulez vérifier ce fait exactement, recueillez, avec le strigile, la sueur sans avoir préalablement frotté le corps avec de l’huile. Vous verrez que la même espèce de sueur ne s’amasse pas chez tous dans la cavité du strigile, mais que chez les uns elle est plus aqueuse, et chez les autres plus bilieuse. Cette indication, ajoutée aux précédentes, éclaircira le diagnostic du lieu affecté. Une personne atteinte d’une fièvre aiguë et bilieuse fut, au septième jour, délivrée de sa maladie, une quantité de bile jaune