D’après ce que je viens de dire sur le foie, il ne sera pas difficile de reconnaître les signes à l’aide desquels on diagnostique les affections de la rate ; il faut encore ajouter que les inflammations de ce dernier viscère sont faciles à constater au toucher à cause de la dureté qui les accompagne. Comme les maladies de la rate ont dans leurs symptômes beaucoup de rapports avec celles du foie, elles n’en diffèrent que par le plus ou le moins dans la possession de ces rapports. Si la rate est affectée d’atonie, la couleur de tout le corps tourne au noir, puisqu’elle a pour fonction naturelle d’attirer du foie dans son intérieur le sang chargé de bile noire, sang dont elle se nourrit, ainsi que cela a été démontré (cf. Util. des parties, IV, iv et xv) ; quand sa faculté attractive est frappée d’atonie, le sang venant du foie se distribue dans tout le corps sans être purifié ; en conséquence, la peau prend une couleur noire. Cependant la rate, comme fait aussi le foie, expulse souvent de son intérieur des superfluités, de sorte qu’on voit quelquefois un sang chargé de bile noire être rejeté par des vomissements accompagnés de nausées, et un sang de nature semblable être évacué par les selles. Il arrive aussi qu’en l’absence de semblables évacuations, il y a, soit des abattements, des tristesses mélancholiques et un désir très-violent des aliments, surtout si ce sont des superfluités très-acides qui se portent dans l’estomac, soit un renversement et un affaissement de ce viscère, si les superfluités ont une autre espèce de corruption.
On a dit plus haut (voy. V, viii, p. 653) comment la rate affectée de squirrhe fait naître une hydropisie lorsque le foie est affecté concurremment. Toutefois, quand il arrive que les deux viscères sont affectés simultanément, nous avons vu alors survenir des ictères, dont la couleur tirait plus sur le noir que de coutume, de