Page:Garnier - Six semaines dans un phare, 1862.djvu/371

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
361
antenolle.

n’étions pas rassurés, car la brise se faisait déjà sentir, la corvette se couvrait de voiles et on faisait la manœuvre pour prendre chasse. C’est alors que le capitaine fit apporter sur le pont de grandes barriques vides, qu’on défonça par un bout de façon à y passer une corde. À cette corde on amarra, à distance d’une demi-brasse, trois boulets de douze pour que cette barrique mise à la mer pût conserver son équilibre et ne pas chavirer.

Trois embarcations se dirigeaient vers nous.

Nous n’y comprenions rien, et chacun se préoccupait davantage de la corvette qui gagnait sur nous. Un éclair brilla le long de ses sabords, et un boulet vint mourir en ricochant à deux encablures de notre navire. Alors j’entendis le capitaine crier :

— Vite, fourrez-moi deux de nos Anglais dans cette barrique, puis affalez la barrique à l’eau.