Page:Gasquet - Le Bûcher secret, 1921.djvu/116

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XII


Regarde… Pise même, après la canicule,
N'a pas, dans ses mois bleus, un si pur crépuscule…
Nous sommes chez les morts. Donne-toi sans retour.
L'air infernal a bu les miasmes de l'amour.
Ton grand cœur, obsédé d'inquiètes pensées,
S'enivre de l'aveu des trahisons passées.
Nos vieux désirs sont là, fantômes, entre nous.
Et l'ombre qui déjà sur nos pauvres genoux
Abandonne son front couronné d'herbe pâle
Passe à nos doigts tremblants un vague anneau d'opale
Et fiance ta faute à mes dernies remords…
Regarde-moi… Tais-toi… Nous sommes chez les morts.