Page:Gasquet - Le Bûcher secret, 1921.djvu/133

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Ce rideau de cyprès, cette île de roseaux,
Et, comme nos deux cœurs, ces deux torrents sans eaux,
Tout ce grand pays nu que l'orage ravine,
Sont semblables, enfant, à ce que je devine
De ton âme ensablée où règne un vent amer.
Mais, à demi-fermée, les yeux de cet hiver
Regardent, sur les blés de la plaine gelée,
Verdir partout déjà la sève amoncelée
Du sévère printemps qui doit t'enorgueillir
Et te rajeuniras, toi qui voudrais vieillir.