Page:Gasquet - Le Bûcher secret, 1921.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée



La Caume désolée, au soir de sa victoire,
N'a plus peur de la nuit qui déferle à ses pieds.
Quels vieux crimes du monde, en ses rocs expiés,
Ont pu gonfler ses flancs sous sa ceinture noire ?

Quel pardon, sur ce front désormais immortel,
Est tombé de la main de l'invisible Père ?
Pierreuse Iphigénie, à quel sanglant autel,
A-t-elle frissonné, dans l'aube de la terre ?

Elle s'endort, couchée aux pieds du ciel voilé
Une lune furtive en passant la caresse,
Et comme un bleu soupir de tardive tendresse
De ses seins assoupis coule un ruisseau de lait.