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M'embaume, l'aube vient, d'obscures transparences
Montent de la prairie, il fait bleu, prends ma main,
Remontons au matin de vertes espérances…
Là-haut, là-haut… Je sens les formes en chemin…
Le monde reverdit, et d'un soupir humain
Se gonfle sur nos fronts le flux des apparences.

« Tu dors ?… Ne vois-tu pas les échos sur ces prés ?
Qu'attends-tu pour donner la vie à ces fantômes ?
Parle-leur… Ces rayons, ces soupirs sont des hommes.
Ils ont voulu toucher leur âme de plus près,
Et maintenant, perdus, tout écoulés en elles,
Ils sont ce qu'ils aimaient et leurs yeux sans prunelles
Ne savent plus, sous le silence des cyprès,
Détacher leur destin des choses éternelles,
Ils ont voulu toucher leur bonheur de trop près.

« Regarde… Sous le vol des pâles hirondelles,