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Et victime adorable en son païen émoi
Par les vents infernaux à peine décoiffée,
Craintive, je la vis qui se penchait vers moi
Et qui, baisant mes yeux, sanglotait :
Et qui, baisant mes yeux, sanglotait : « C’est bien toi…
Je retrouve ma vie au bord de tes paupières…
Comme je t’appelais, du cœur brisé des pierres,
Du cœur semé des blés, du cœur fuyant des roseaux !
Tu m’as dans les pollens cueillie et respirée.
Frileuse, j’ai voilé la glèbe déchirée.
Mon sang coule plaintif dans le lin des fuseaux.
N’as-tu pas deviné, quand meurent les oiseaux,
Que je suis le doux cri de la forêt navrée ?
Quand tu sens sourdre au bord de la conque nacrée
Les amères rumeurs de la vague, c’est moi
Qui t’appelle… Je suis la ténébreuse foi