Page:Gasquet - Le Bûcher secret, 1921.djvu/164

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Dis-moi cruellement, s'il le faut, mais dis-moi
Avec tout ce printemps trop sombre qui t'énerve
Ce que ton jeune sang, riche d'amour, conserve
D'inquiète raison encore, sous sa foi.

De tes chers yeux, ouverts brusquement sur le monde,
Les regards trop fervents, de moi seul ont-ils peur ?
Antigone, prends-moi dans ta robe profonde.
La vieillesse d'OEdipe est déjà sur mon cœur.

L'amour n'est que le nom d'une amitié plus belle.
Face de mes désirs, qu'appellent tous mes vers,
Avant que ma mort goûte à la coupe éternelle
Sois la coupe de chair du charnel univers.