Page:Gasquet - Le Bûcher secret, 1921.djvu/19

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COMME UNE LAMPE


Comme une lampe en moi le vieux désir tremblote,
A peine si j'entends la terre qui sanglote,
Les cheveux de la nuit me coulent sur les bras.
Au fond de moi remue une existence obscure,
Et goutte à goutte filtre une voix qui murmure :
« Tu t'éteins… éteins-toi, lumière qui mourras. »

Et partout, sur les flots qui dansent, sur les grèves,
Dans l'humide maison des oiseaux et des rêves,
Sur le sein des vallons gonflés d'un long soupir,
Dans les avrils du ciel m'emporte une aube douce,
Et comme une forêt dont le printemps repousse
J'entends les pas de Dieu sur mon âme venir.