Page:Gasquet - Le Bûcher secret, 1921.djvu/44

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V


Lorsque l’Amour fiévreux verse dans un cœur triste
Son lent poison délicieux,
C’est en vain qu’il gémit, c’est en vain qu’il résiste,
La joie en lui déborde, il nage dans les cieux.

Phèdre pour contempler l’exécrable Hippolyte
Se cachait sous les froids lauriers.
Il suffit d’une pâle main toute petite
Pour courber les plus durs guerriers.

Didon, toi qu’enivrait ta sombre destinée,
Carthage vit ton abandon.
En moi l’âme de Phèdre et le destin d’Enée
Se disputent ma gloire… Emporte-le, Didon.