serie qui renferme environ trois cents
lépreux. Chaque île a la sienne. Dans ces
archipels, cette horrible maladie est héréditaire
plutôt que contagieuse. Il faut
donc séparer de la société, du reste du
monde, les malheureux qui en sont
atteints ; toute union leur est interdite.
Robert visita une de ces léproseries ; il en
sortit oppressé, navré et avec le sentiment
que jamais il n’oublierait le spectacle
hideux qu’il avait vu.
C’est alors que son guide tahitien lui raconta l’histoire de Mata-Pifaré. Elle est navrante, cette histoire ! Et elle apprit à Robert à voir dans cette race mahorie, amie du plaisir et de la rêverie en face de l’Océan et du ciel rayonnant, dans ces bandes d’hommes et de femmes couronnés de jasmin, qui s’avancent en chantant leurs hyménées, la figure souriante, et vous saluent de leur Ia ora na ! (bonjour !) prononcé de la voix la plus aimable et la