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Page:Gaston de Chaumont - La Fauvette de maître Gélonneur.djvu/58

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la fauvette


— Oui, oui, Je sais, répondit Mata-Pifaré avec son bon sourire plein d’une mélancolique résignation : c’est la lèpre.

— C’est la lèpre, en effet ; mais ne t’effraye pas trop ! On peut vivre longtemps avec cette maladie ; d’ailleurs elle est peine déclarée. Tu peux continuer encore pendant sept ans ton genre de vie habituel, Puis c’est à la jambe ; qui t’empêche de la cacher ? On ne la verra pas.

— La cacher ! s’écria Mata-Pifaré, le front rouge d’indignation. La loi n’obliget-elle pas tout lépreux à aller immédiatement se déclarer ? Ne faut-il pas respecter la loi ?

— Mais tu peux attendre, mon pauvre ami ; tu as femme et enfants. Tu as des protecteurs dans la famille royale, je le sais, et il te sera facile…

— Non, non, répondit Mata-Pifaré : tout lépreux doit se déclarer. C’est la loi : ne faut-il pas respecter la loi ?