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Page:Gaston de Chaumont - La Fauvette de maître Gélonneur.djvu/67

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Nansouty. Très aimé de tous les Tahitiens, le jeune officier fut pleuré de tous, amis et ennemis. Non seulement on fit pour lui des hyménées solennels, mais encore on exécuta une espèce de danse guerrière représentant le combat où il avait été tué. La mise en scène se termina par des pleurs et des chants en son honneur. Il ne faut pas, d’ailleurs, se figurer cette guerre comme une lutte de sauvages ; on se voyait entre insurgés et partisans des Français ; dans l’intervalle des combats, on se parlait, on se donnait des marques d’amitié, et, le lendemain, la lutte reprenait. C’était un duel pour l’honneur, et non une guerre à mort. Les traits d’une bravoure toute chevaleresque de part et d’autre fourmillent. Rarement les Tahitiens attaquaient sans prévenir. Ces insulaires pourraient servir d’exemple à plus d’une nation civilisée.

Le soir, les trois voyageurs arrivèrent à Hitiea. Les naturels qu’ils avaient rencontrés sur toute cette route les avaient aidés à passer les