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Page:Gaston de Chaumont - La Fauvette de maître Gélonneur.djvu/68

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la fauvette

rivières, à franchir les mauvais pas, en les saluant gracieusement du « Ia ora na ! » traditionnel.

C’était l’époque où la saison fraîche commence ; les malheureux ne prennent pas de précautions ; les rhumes étaient nombreux ; beaucoup étaient malades. Les voyageurs trouvèrent ainsi un vieillard que sa femme dit être souffrant. Le pauvre homme aurait eu besoin d’un remède que personne n’était là pour lui fournir. Heureusement qu’ils avaient dans leur voiture le nécessaire. Ils mirent la poudre dans un verre, et le Tahitien but ce qu’on lui offrait, sans la moindre défiance, sans même demander le nom de ce qu’il venait d’avaler. Le Mahori ne croit pas à l’homme faisant le mal pour le mal.

La route parcourue le lendemain était peut-être le point le plus intéressant de toute la côte tahitienne ; ce ne sont que forêts de superbes buraos et pandanus qui venaient se mirer dans les nombreux cours d’eau dont le murmure jaseur charme les oreilles, faute d’oi-