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Page:Gaston de Chaumont - La Fauvette de maître Gélonneur.djvu/90

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la fauvette


d’hui à l’esprit ? Qui me le dira ? — En tout cas, mon pauvre copain, je te sais gré de m’avoir aidé à vaincre la mélancolie de mes méditations solitaires. On rit si peu maintenant, quoique Rabelais ait prétendu « que rire est le propre de l’homme » !

Il s’appelait, de son vrai nom, Célestin Pandouille. Premier défaut originel ! On n’a pas à chercher longtemps pour trouver l’amputation que nous avions immédiatement fait subir à ce nom étrange, qui, ainsi décapité, assimilait son porteur à un simple produit de la charcuterie, Mais je ne sais plus lequel d’entre nous l’ayant, un jour, entendu appeler au parloir par sa mère : « Mon beau petit Célestin ! » en patois du crû : « Man bià p’tit Célestin ! » lui avait donné ce surnom.

À vrai dire, c’était une pure antiphrase, comme eût dit notre professeur de rhétorique ; le « bià p’tit Célestin » était tout simplement grotesque. Il était de la famille des Quasimodo. Mal bâti, les cheveux roux et obsti-