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Page:Gaston de Chaumont - La Fauvette de maître Gélonneur.djvu/92

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la fauvette


d’où sortaient, comme deux échalas, de maigres tibias revêtus de bas d’un bleu pâle.

À peine arrivé au collège, je ne sais quelle histoire saugrenue avait été mise au compte de Célestin. On ne prête qu’aux riches. Comme la lingère du collège, dit-on, lui aurait fait remarquer que tous ses effets devaient porter le numéro qui lui aurait été donné, Célestin, dans sa candeur villageoise, lui aurait demandé si sa savonnette aussi devait être marquée à ce numéro.

Je me souviens qu’une année le « bià p’tit Célestin », atteint d’un commencement de dyssenterie, était monté à l’infirmerie du collège. Il paraît que l’on avait eu toutes les peines du monde à le faire se coucher. Célestin, à l’encontre des élèves paresseux, avait une instinctive répugnance à entrer dans cet hôpital du collège. Il fallut le veiller, le maintenir au lit ; puis, quand la fièvre l’eut pris, Célestin ne cessait de réclamer à boire froid. Naturellement on lui donnait des ti-