Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/121

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« Une escarboucle y brille au-dessus du nasal.
630« Mais aidez-nous contre Roland le marquis,
« Et donnez-nous le moyen, de le déshonorer.
« — Ainsi sera-t-il fait, » répond Ganelon :
Puis, ils se baisent à la joue et sur la bouche.Aoi.


LIV


Voici venir la reine Bramimonde :
635« Sire, » dit-elle à Ganelon, « je vous aime grandement ;
» Car mon seigneur et tous ses hommes ont pour vous grande estime.
« Je veux à votre femme envoyer deux bracelets ;
« Ce ne sont qu’améthystes, rubis et or :
« Ils valent plus, à eux seuls, que tous les trésors de Rome :
640« Et certes votre empereur n’en vit jamais de pareils.
« Pas un jour ne se passera, sans que je vous fasse nouveaux présents,
« — Nous sommes à votre service, » lui répond Ganelon.
Il prend les bracelets ; dans sa botte il les serre.Aoi.


LV

.


Le roi Marsile appelle son trésorier Mauduit :
« As-tu disposé les présents, que je destine à Charles ?
« — Oui, Sire, ils sont tout prêts, », répond le trésorier.
645« Sept cents chameaux sont là, chargés d’or et d’argent,
« Et vingt otages, des plus nobles qui soient sous le ciel. ■»
Le Roi s’est approché de Guenes
Et l’a serré tendrement entre ses bras.
Puis : « Je vous dois, bien aimer, » lui dit-il,
» Une passera plus de jour, où je ne vous donne de mes trésors,
« Si vous m’aidez contre Roland le baron. » ■
Et Guenes de lui répondre : « Il ne faut point me mettre en retard. »Aoi.


LVI


Marsile tient Ganelon par l’épaule :
« Tu es très vailiant, » lui dit-il, « et très sage ;

seau nous est resté longtemps. VoirÉclaircissement III sur le Costume de guerre et l’Histoire du costume, par J. Quicherat, 1875, pp. 133, 257.