Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/125

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Puis est venu se placer sur l’herbe verte, devant sa tente.
Roland y fut, avec Olivier le preux,
Et le duc Naimes, et mille autres.
C’est là que vient Ganelon, le félon, le parjure,
675Et que très perfidement il prend la parole :
« Salut au nom de Dieu, » dit-il au roi.
« Voici les clefs de Saragosse que je vous apporte,
« Et voilà de grands trésors
« Avec vingt otages : faites-les bien garder.
680« Le vaillant roi Marsile vous mande encore
« De ne point le blâmer, si je nevous amène point le Calife.
« J’ai vu, vu de mes yeux, trois cent mille hommes armés,
« Le haubert au dos, le beaume d’acier en tête,
« Et, au côté, l’épéeau pommeau d’or niellé,

apprendre « que Charlemagne les conquit outre Hhin quand il occit le païen Guitalin. » (Aspremont ; Bibl. nat. fr. 2495, f° 67-71. — Cf. Ogier, t. 3502-3506.) = Si le Conseil ou la Cour avait eu lieu avant le repas, le reste de la journée n’est plus consacré qu’au plaisir. C’est alors que les chevaliers, assis sur le satin blanc, se mettent à jouer aux tables ou aux échecs : Charlemagne les regarde du haut de son trône (Roland, v. 109- 116), ou se jette avec ardeur dans quelque partie de chasse. (Girars de Viane, Jehan de Lanson, etc.) À vraiment parler, sa journée est finie. Il revient bientôt à son palais ou-dans sa tente, et s’endort sous la garde de l’ange Gabriel. (Cf. les v. 163 et suiv.)’ 683. Osbercs vestuz. Le haubert (v. la note du v. 384, sur la brunie) est le vêtement de mailles, la chemise de mailles, laquelle descend jusqu’au-dessous du genou, et qui est fendue sur le devant et le derrière, de manière à former culotte. = «Plus rare d’abord que la brunie ou broigne, d’une difficulté plus grande de fabrication, le haubert devait être porté seulement par les grands personnages, par les chefs. Il avait sur la broigne l’avantage de mieux protéger lecorps, que ses mailles entrelacées couvraient d’un réseau continu, impé-

nétrable à la lance. Aussi la broigne est - elle délaissée, vers le milieu du XIIe ? siècle, tandis que le haubert se

perfectionne et persiste à ce point que nous le ’verrons encore en usage au milieu dû xrv« siècle. » (Le Costume de guerre et l’apparat d’après les sceaux