Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/405

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Alors le Roi appelle un sien viguier, Basbrun :
« À cet arbre maudit, là-bas, va, pends-les tous.
« Par cette barbe dont les poils sont chenus,
« S’il en échappe un seul, tu es perdu, tu es mort.
« — Qu’ai-je autre chose à faire ? » répond Basbrun.
Avec cent sergents il les emmène de force,
El il y en a bientôt trente qui sont pendus.
Ainsi se perd le traître ; ainsi perd-il les autres.Aoi.

CCCXIX

Là-dessus, les Bavarois et les Allemands s’en vont,
Avec les Poitevins, les Bretons et les Normands.
C’est l’avis de tous, et plus encore l’avis des Français,
Que Ganelon meure d’un terrible et extraordinaire supplice.
Donc, on fait avancer quatre destriers ;
Puis on lie les pieds et les mains du traître.
Rapides et sauvages sont les chevaux.
Devant eux sont quatre sergents qui les dirigent
Vers une jument là-bas, dans le milieu d’un champ.
Dieu ! quelle fin pour Ganelon !
Tous ses nerfs sont effroyablement tendus ;
Tous ses membres s’arrachent de son corps ;
Le sang clair ruisselle sur l’herbe verte...
Ganelon meurt en félon et en lâche.
Il n’est pas juste que le traître puisse jamais se vanter de sa trahison.Aoi.

CCCXX

Quand l’Empereur a fait ses représailles,
Il appelle ses évêques de France ;
De Bavière et d’Allemagne :
« Dans ma maison, » dit-il, « il y a une prisonnière de noble race ;

pendant Charles les a tout d’abord menacés de les faire traîner à roncis, et ils sont enchaînés tant que dure le duel. Je ne vois pas qu’on ait encore songé à rapprocher ce passage d’Huon du dénouement de notre Roland.