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Dieu met fin à cette lutte en engloutissant la ville, et l’on part pour Roncevaux. (4137-4301.)

Nous n’avons pas à revenir sur le rôle que joue le neveu de Charles dans la Chanson de Roland. Il en est le centre, l’âme, la vie. La Trilogie dont se compose le vieux poëme lui est presque uniquement consacrée : dans la première partie, il est trahi ; dans la seconde, il meurt ; dans la troisième, il est vengé. Son importance survit à sa mort, et, jusqu’au dernier vers de la chanson, il en est le héros.

Nous avons énuméré ailleurs les variantes et les modifications principales de la légende en ce qui touche l’expédition d’Espagne et la mort de Roland. Il ne nous reste donc qu’à renvoyer le lecteur à notre Éclaircissement sur l’Histoire poétique de Charlemagne.

Ajoutons seulement que les monuments figurés ont célébré, tout autant que nos vieux poëmes, la gloire du neveu de Charles. Nous plaçons ici, sous les yeux de nos lecteurs, les deux statues d’Olivier et de Roland qui décorent le portail de la cathédrale de Vérone (la reproduction en est due au crayon de M. Jules Quicherat), et un médaillon du « Vitrail de Charlemagne » à la cathédrale de Chartres, où sont naïvement représentés les derniers moments de Roland, qui fend le rocher avec sa Durendal.