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une Bibliographie complète de tous les travaux dont le Roland a été l’objet. Cette liste ne comprend guère moins de trois cents œuvres[1].

Après tant d’excellents travaux, une nouvelle traduction, une nouvelle édition étaient-elles nécessaires ?

À cette question très légitime nous allons répondre très simplement, en exposant ce que nous avons fait ou, du moins, ce que nous aurions voulu faire.


XIV. — QUELQUES MOTS SUR CETTE HUITIÈME ÉDITION — CONCLUSION


Notre rêve, depuis vingt ans, était de donner au public une édition sincèrement populaire de la Chanson de Roland. Quant à rêver une édition à l’usage des classes, notre ambition n’allait pas jusque-là. Mais la réaction en faveur du moyen âge a marché plus vite que les plus téméraires n’eussent osé le désirer, et nous étions bien inspiré d’écrire en 1875 : « Il n’est pas aujourd’hui trop hardi d’espérer que le vieux poème national sera bientôt entre les mains des élèves de seconde et de rhétorique. »

Aussi n’avons-nous pas hésité à refondre et, pour parler plus exactement, à recommencer nos éditions antérieures pour rendre celle-ci plus digne de son nouveau public. Il nous sera peut-être permis de dire que ce livre est un livre nouveau.

Dans cette Introduction, nous avons eu pour but de faire, en quelques pages, tout l’historique, et, pour ainsi dire, toute la biographie de la Chanson. Ces vingt pages, ce sont les éléments de la question ; c’est ce que tout Français est obligé de connaître ; c’est ce que des femmes et des enfants seront aisément capables de comprendre.

Ce qui nous a coûté les plus longs, les plus pénibles labeurs,

  1. En résumé, l’on possède aujourd’hui dix-sept éditions du Roland : deux de Fr. Michel ; une de Génin ; trois de Müller ; une de Boehmer ; une d’Hoffmann ; une de Stengel et les huit que nous avons publiées, lesquelles différent notablement les unes des autres. = Quant aux traductions (sans parler de la paraphrase de M. Vitet), il en existe quatre en vers : celles de Jônain, de Lehugeur, du baron d’Avril et de Petit de Julleville ; et trois en prose : celles de Génin, d’Alexandre de Saint-Albin, et la nôtre.