Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/107

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Le vieillard avait revêtu une robe brune, couverte de caractères brodés en soie orangée ; à son cou était suspendue une large médaille de plomb, couverte de signes mystérieux. Le roi d’Arabie portait une robe d’écarlate, et, sur son front, se dressait une lame d’étain où l’on pouvait lire trois noms d’anges. Le vêtement du roi de Saba était de pourpre ; il avait une tiare brillante et, aux bras, des bracelets d’or : et cela signifiait le Soleil et les Planètes du jour.

Les trois mages vinrent s’agenouiller aux pieds de Marie, confuse et fière, devant l’enfant qui regardait de ses beaux yeux vagues, et essayait un sourire ; et pendant ce temps, Joseph, embarrassé, expliquait qu’il était venu à Bethlehem avec Marie, à cause du recensement ordonné par César, mais qu’il y avait tant de monde dans la ville, que les hôtelleries étaient pleines et qu’ils n’avaient trouvé de place nulle part.

Les rois ne l’entendaient pas ; émus et ravis, ils avaient ouvert leurs trésors ; ils faisaient