Page:Gautier - Guide de l’amateur au Musée du Louvre, 1882.djvu/68

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qui contraste avec son étincelante parure, se penche du haut de son trône pour contempler ce spectacle qui la satisfait et la révolte en même temps. Le portrait d'Hélène Fourment est une merveille de légèreté et de transparence. Cela est enlevé au bout du pinceau avec un étonnant bonheur d’improvisation. Ce ne sont que frottis pénétrés de lumière, que touches lâchées et jetées comme au hasard, mais qui toutes expriment ce qu’elles veulent dire mieux que le travail le plus poussé, que réveillons pétillants éclaboussés aux bons endroits. Quel tableau vaudrait une pareille esquisse ! Dans cette toile d’une fraîcheur délicieuse, Rubens a tempéré sa rouge ardeur. Il est blond, argenté, nacré comme le satin et la lumière.
Près des Noces de Cana, le Charles 1er de Van Dyck, avec son altitude chevaleresque et mélancolique, vêtu de satin blanc, élégamment empanaché, personnifie le gentleman royal, trop faible pour lutter contre la tempête révolutionnaire. Il semble que son collet de dentelles cache le mince fil rouge des têtes prédestinées à l’échafaud.
Ostade avec ses paysans , Terburg avec ses belles dames et ses cavaliers, Metsu avec ses calmes et riches intérieurs, soutiennent la gloire des écoles hollandaise et flamande ; mais nous les retrouverons ailleurs, il suffit de mentionner leur présence dans cette tribune.
Nous n’avons encore rien dit de l’école espagnole, qui, si elle n’est pas complètement représentée au Louvre, a cependant de quoi donner aux visiteurs