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L’AUBERGE

prunelles sombres laissaient échapper un éclat brûlant et douloureux ; son sourire triste était plein de charme.

Mïodjin s’était avancé en entendant la jeune fille s’informer de lui ; son regard se croisa avec celui de Yamata, mais celle-ci détourna aussitôt les yeux.

— « Le voilà ! dit tout bas la plus jeune fille à sa sœur.

— Tais-toi, Mizou, murmura Yamata : mets un voile sur ta joie. »

Mizou fit une petite moue mutine et déploya son éventail pour regarder à travers.

— « Allons, Fûten, dit la mère, s’adressant à son fils, prie ces jeunes seigneurs de vouloir bien se joindre à nous pour passer cette journée champêtre, puisque nous avons eu la bonne chance de les retrouver.

— Ma vénérable mère, la noble Yakouna, a dit à haute voix ce que je pensais tout bas, répondit Fûten en s’inclinant avec un sourire devant les deux amis.

— Eh bien, c’est entendu, s’écria Boïtoro, et fasse le ciel que cette journée ne soit pas la seule que nous passions ensemble ! »