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L’AUBERGE

— Le poisson nage dans la rivière où il est né ! Pourtant je prie tous les jours la déesse Soleil de m’envoyer deux beaux-frères de mon goût.

— Avec la beauté dont sont douées tes sœurs, Ten-Sio-Daï-Tsin aura peu de chose à faire pour te protéger.

— Ah ! tu ne les connais pas ! s’écria Fûten, en mordant ses lèvres pour ne pas rire ; elles sont coquettes, capricieuses, dépensières, au point d’effrayer le mari le plus généreux.

— Eh bien, je serais heureux de me soumettre aux caprices de Yamata, » dit Boïtoro en poussant un soupir.

Fûten devint tout à coup sérieux.

— « Si c’est au chef de famille que tu parles, dit-il, ne plaisantons plus. Tu voudrais épouser ma sœur : qui es-tu d’abord ?

— Je parlerai en mon nom et au nom de mon ami Mïodjin qui aime ta plus jeune sœur, dit Boïtoro : nous ne sommes pas parents, et pourtant il est toute ma famille comme je suis toute la sienne : tous deux orphelins, nous nous sommes connus sur les bancs de l’école et nous nous sommes aimés, il est sa-