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ÉGYPTE.

rejoindre la mer Rouge à Suez, s’oppose comme dernier obstacle un banc de roche d’une excessive dureté, dont on n’a raison qu’avec la mine, et qui s’étend pendant plusieurs kilomètres dans la région de Chalouf. Puis voici la plaine de Suez, au pied du Djébel-Genessé, et les dernières ondulations de l’Attaka. Des campements de travailleurs de la compagnie, pittoresquement installés, animent cette étendue sablonneuse, que traverse, son aigrette de fumée blanche au front, sur sa mince ligne de fer, un convoi venant du Caire à Suez.

Tout ce coin du panorama est d’une couleur superbe. On sait les nuances admirables que prennent au soleil les montagnes dépouillées de verdure. L’éloignement les revêt d’un manteau chatoyant, où des ombres d’azur et d’améthyste contrastent avec des lumières d’or et de rose. Ainsi mis à nu, l’épiderme de la planète a ce rayonnement d’astre que la terre doit avoir dans le ciel, vue de la lune.

Quand on sort de cette rotonde, il semble