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L’ORIENT.

Marseille ou d’Alger à la même époque. Les coiffures surtout, destinées à préserver de l’insolation, étaient particulièrement bizarres. Les plus ordinaires étaient des sortes de casques à double fond, en toile blanche ouatée et piquée, avec un quartier se rabattant sur la nuque comme les mailles des anciens casques sarrasins, une visière en abat-jour doublée de vert, et de chaque côté de la tête deux petits trous pour la circulation de l’air. Comme si tout cela ne suffisait pas, un voile bleu, pareil à celui que portent les sportsmen aux courses d’Ascot ou de Chantilly, s’enroulait en turban autour de ce casque prêt à se déployer à l’occasion pour préserver du hâle des visages barbus qui ne semblaient pas avoir besoin de toutes ces délicatesses. Nous ne parlerons pas des casquettes en toile écrue avec appendices préservant les joues et le col, cela est trop simple ; mais une coiffure indienne, arrangée au goût anglais, mérite une description spéciale. Figurez-vous un disque d’étoffe blanche, posé comme un couvercle au-dessus d’une calotte avec ba-