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L’ORIENT.

bien le Nil, le vrai Nil, ce fleuve que tant de fois nous nous étions efforcé de découvrir avec l’œil de l’intuition. Une sorte de stupeur nous clouait sur la rive : c’était pourtant chose toute simple que de trouver le Nil, en Égypte, au milieu du Delta. Mais l’âme a de ces étonnements naïfs !

Des dahahbiehs et des canges, orientant leurs grandes voiles en ciseaux, couraient des bordées sur le fleuve, et traversaient d’une rive à l’autre, rappelant la forme des barris mystiques au temps des Pharaons.

IV

D’ALEXANDRIE AU CAIRE (SUITE)

Lorsque nos yeux furent rassasiés de ce spectacle grandiose, notre estomac, qui avait eu la déférence de se taire par égard pour la poésie, réclama prosaïquement ses droits et nous ramena mourant de faim à la salle à manger de la station. Notre bon camarade