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ÉGYPTE.

ves, d’anciennes habitations arabes plus ou moins modernisées ; un grand nombre de moucharabiehs avaient disparu ; il en restait cependant assez pour conserver à ce côté de la place le caractère oriental. Nous devons avouer que sur une des premières maisons de la file, peinte de ce bleu qu’en France on appelle bleu-perruquier, se lisaient en grandes lettres ces mots : Maison de l’ancienne cave populaire.

Au-dessus des arbres, de l’autre côté de la place, dépassant la ligne des toits, on apercevait quatre ou cinq minarets élevant leurs tourelles, aux assises alternativement blanches et rouges, sur un ciel d’un azur léger qui ne ressemblait nullement, nous devons en convenir, au ciel d’indigo de Marilhat ; mais nous étions au mois d’octobre, et en été le ciel d’Égypte peut avoir des teintes plus chargées de cobalt et d’outremer.

Sur la droite, les escarpements du Mokattam, teintés d’un gris rosâtre, montraient leurs flancs décharnés et dépourvus de toute apparence de végétation.