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ÉGYPTE.

Il y avait là des drogmans, la plupart Grecs ou cophtes, coiffés du fez, en petite veste soutachée et en larges pantalons ; des cawas, richement costumés à l’orientale, le sabre courbe sur la cuisse et le kandjar à la ceinture, tenant à la main une canne à pommeau d’argent ; des domestiques indigènes en turban blanc et en robe bleue ou rose ; des petits nègres, les jambes et les bras nus, vêtus de courtes tuniques rayées de couleurs vives ; des marchands offrant des couffiehs, des gandouras et des étoffes d’Orient fabriquées à Lyon ; des photographes faisant voir des vues d’Égypte et du Caire, ou des reproductions de types nationaux ; sans compter les voyageurs eux-mêmes qui, venus de toutes les parties du monde, méritaient bien un peu d’attention.

En face de l’hôtel, sur l’autre côté de la chaussée, se tenaient sous l’ombre des mimosas les calèches mises à la disposition des invités par l’hospitalité grandiose du khédive ; un inspecteur borgne, un bout de turban roulé autour de la tête et revêtu d’un long