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ÉGYPTE.

savent peut-être par tradition qu’Homère a comparé Ajax à un âne, similitude qui n’est ridicule qu’en Occident, et ils se souviennent aussi qu’un de leurs ancêtres a porté Myriam, la vierge mère d’Issa, sous le sycomore de Matarieh. Leur pelage varie du brun-noir au blanc, en passant par toutes les variétés de fauve et de gris ; quelques-uns ont des étoiles et des balzanes blanches. Les plus jolis sont rasés avec une coquetterie ingénieuse, de façon à leur dessiner, autour des jarrets et des jambes, des ramages qui leur donnent l’air d’avoir des bas à jour : on leur peint même, lorsque leur robe est blanche, le bout de la queue et la crinière avec du henné. Ces recherches, vous le comprenez, ne s’appliquent qu’aux bêtes de race, aux sommités de la gent asinique, et non au vulgum pecus.

Le harnais consiste en une têtière ornée de tresses, de fanfreluches de soie ou de laine, parfois de grains de corail ou de plaquettes en cuivre, et en une selle de maroquin, ordinairement rouge, très-renflée au pommeau pour prévenir les chutes et n’ayant pas de