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L’ORIENT.

troits pantalons ; les fellahs, nus sous une simple blouse de cotonnade bleue ; les Bédouins de la Libye, enveloppés de couvertures grises, les pieds entourés de linges attachés avec des cordes ; les Abadiehs, portant pour tout vêtement de larges caleçons blancs, et dont les cheveux, graissés de suif, sont traversés par des aiguillons de porc-épic ; des Arnautes avec leurs fustanelles, leurs vestes rouges, leurs armes passées à la ceinture et leur longue moustache retroussée ; les Arabes du Sinaï couverts de haillons, et ne quittant jamais leur cartouchière ornée de verroteries ; des nègres du Sennaar, dont le visage, noir comme la nuit, a une régularité caucasienne ; des Mâghrebins, drapés de leurs burnous ; des Abyssins, coiffés du turban bleu ; des Nubiens, habillés d’une loque ; des habitants de l’Hedjaz, marchant gravement les pieds chaussés de sandales, la tête garantie par une coufieh jaune, les épaules couvertes d’une traînante robe rouge ; des Hatrabis, dont l’Europe ne se préoccupe pas, et sur qui repose peut-être aujourd’hui le sort religieux