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ÉGYPTE ANCIENNE.

quarante siècles sur leurs propres édifices. L’auteur, fidèle à son titre : Histoire des usages funèbres et des sépultures des peuples anciens, s’arrête au seuil de l’ère chrétienne ; car, à l’avénement du christianisme, le monde antique finit et le monde moderne commence.

Lorsqu’il a bien défini la manière dont il comprend l’archéologie, l’auteur entame son sujet proprement dit. Remontant à l’enfance du monde, il peint la stupéfaction et la douleur de l’homme quand, pour la première fois, il vit mourir son semblable ; l’entrée sur la terre de cette puissance inconnue et terrible, qu’on a depuis appelée la Mort, a quelque chose de solennel et de tragique. Le cadavre reste là, immobile et froid, au milieu de ses frères qui s’étonnent de ce sommeil qu’on ne peut interrompre, de cette pâleur livide et de cette attitude roide. À la surprise succède l’horreur, quand les signes de la décomposition se manifestent ; on cache le corps sous des feuillages, sous des pierres amassées au fond d’une caverne, et chacun