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L’ORIENT.

eussent fini par chasser les vivants du sol natal ; la nécropole eût envahi la ville, et les momies roides dans leurs bandelettes se fussent dressées contre le mur du foyer.

M. Ernest Feydeau n’a laissé rien à dire sur les usages funèbres et les sépultures des Égyptiens. Cette étude, qui ne contient pas moins de deux cents pages in-4o illustrées de quarante planches d’une exécution admirable, est d’autant plus curieuse, qu’elle est faite, non d’après des livres (les Égyptiens n’ont laissé que quelques papyrus plus ou moins déchiffrés), mais d’après les monuments seuls et des milliers de dessins, examinés avec la plus scrupuleuse attention, contrôlés les uns par les autres et soumis à une sévère critique.

Vous n’avez pas oublié sans doute le merveilleux chapitre de Paris à vol d’oiseau, étonnante reconstruction édifiée par un poëte que l’archéologie, malgré ses progrès, aurait bien de la peine à prendre en faute ; en bien, ce que l’auteur a fait pour le Paris gothique, M. Ernest Feydeau l’a tenté pour la Thèbes