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ÉGYPTE ANCIENNE.

ments pourrait certes fabriquer une harpe, une lyre, un sistre, d’après ceux dont jouent les musiciennes de ce repas funèbre représenté dans un tombeau de la nécropole de Thèbes ; le modèle d’un dog-cart sur une planche de carrosserie moderne n’est pas dessiné d’une manière plus précise que le profil du char qu’on voit figurer à la procession funèbre du basilico-grammate d’Amenoph III, roi de la 18e dynastie.

L’auteur ne s’est pas borné à ces détails purement matériels ; par l’examen des rituels funéraires qui, plus ou moins complets, accompagnent chaque momie, par l’étude attentive des scènes allégoriques représentant le jugement de l’âme, dont les mérites ou les fautes sont pesés devant Osiris et les quarante-deux juges, il a pénétré les mystérieuses croyances égyptiennes sur l’autre vie. Admise dans l’Amenti ou chassée aux enfers, c’est-à-dire vers la région d’Occident, par les singes cynocéphales, espèces de démons exécuteurs, l’âme n’était cependant pas déliée de toute solidarité avec le corps. Son