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L’ORIENT.

mieux rendue que M. Prisse d’Avennes, le dessinateur des planches annexées au livre de M. Ernest Feydeau. Quelle jeunesse, quelle fraîcheur, quelle pureté dans le corps élancé et menu, au sein vierge, à la taille souple, aux hanches étroites, de ces danseuses et de ces musiciennes marquant le rhythme de leurs doigts effilés et de leurs pieds longs et minces ! Les Étrusques eux-mêmes n’ont rien fait de plus léger, de plus gracieux et de plus élégant sur la panse de leurs beaux vases, et l’on reconnaîtrait dans plus d’un bas-relief grec vanté des poses et des gestes empruntés aux fresques des nécropoles et des temples d’Égypte ; c’est à l’Égypte encore que la Grèce a emprunté, en les dégageant de l’énormité, ses ordres dorique, ionique et le chapiteau corinthien, où l’acanthe remplace la fleur de lotus.

Comme on le voit, c’est plutôt aux statues, aux dessins et aux peintures qu’à Hérodote ou à Diodore de Sicile que M. Ernest Feydeau est allé demander ses renseignements ; aussi a-t-il fait un livre que tout le monde