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L’ORIENT.

se tait montrer les registres et les livres de compte, puis il visite ses magasins et ses trésors. Cette revue dépasse en éblouissements les plus merveilleux contes arabes, et la pauvreté moderne reste confondue devant cette accumulation de richesses antiques. Ce sont des entassements de fer, d’airain, de plomb, des chantiers de lingots d’argent rangés comme des bûches, des montagnes d’outres laissant échapper la poudre d’or par leurs coutures trop vieilles ; des forêts d’ivoire, des monceaux de gomme, d’encens, d’aromates, de plumes d’autruche. Mais que sont ces marchandises, si précieuses pourtant, à côté des richesses qu’enferment les chambres souterraines sous la garde d’esclaves attachés par le ventre et qui ne voient jamais la lumière du jour : monnaies d’or de tout volume aide tout pays, diamants, escarboucles, topazes, opales, céraunies ou pierres de foudre, calcédoines préservant du poison, émeraudes, saphirs, carapaces de tortues pleines de perles, sans compter le caveau secret, le trésor mystérieux où sont les richesses in-