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LE SAHARA.

un visage mièvre, flétri, de couleur neutre, et qui semble ne pouvoir ni s’animer ni pâlir davantage ; des bras nus jusqu’à l’épaule, avec des bracelets jusqu’au coude, cercles d’argent, de corne ou de bois noir travaillé. Parfois le haïck qui s’entr’ouvre laisse à nu tout un côté du corps, la poitrine qu’elles portent en avant et les reins fortement cambrés. Elles ont la marche droite, le pas souple et faisant peu de bruit ; quelque chose à la fois de gauche et de magnifique dans les habitudes du corps qui leur permet de prendre, accroupies, des postures de singe, et, debout, des attitudes de statues. »

Il y a aussi une ravissante description d’une petite fille sauvagement jolie et coquettement farouche, partagée entre le désir du bacchich et l’effroi insurmontable que cause tout peintre aux Orientaux, — c’est une aquarelle que De Camps ne réussirait pas mieux. Mais nous n’en finirions jamais si nous voulions tout dire.

M. E. Fromentin, après quelques semaines de séjour à El-Aghouat, fait une excursion