Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/143

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— Tu ne me parleras plus du prince de Toza ? dit Fatkoura.

— Jamais, maîtresse, dit Tika, si ce n’est pour le maudire.

— Eh bien, je te pardonne ; parle-moi de mon bien-aimé comme autrefois.

— Hélas ! il est mort, dit Tika ; je ne puis que le pleurer avec toi.

— Ne trouves-tu pas que je me suis vite consolée ?

Tika, surprise, leva les yeux sur sa maitresse : elle souriait.

— Mais il m’a, semblé… balbutia-t-elle. Je pensais qu’il avait eu tort de se laisser vaincre devant toi.

— Si je te disais qu’il n’a jamais été vaincu, qu’il est vivant…

— Il triomphe dans ton cœur, il est vivant dans ton esprit, c’est ce que tu veux dire.

— Non, il respire encore l’atmosphère terrestre.

— Hélas ! c’est impossible. Sous nos yeux, j’en frémis encore, sa tête pâle a rebondi sur le sol.

— Cet homme qui est mort devant nous n’était pas Ivakoura.

— Est-ce que la douleur a troublé sa raison ? se dit Tika en considérant sa maîtresse avec effroi.

Tu me crois folle ? dit Fatkoura, tu ver-