Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/189

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première pièce reparaîtront dans la seconde, et il faut leur laisser le temps de se reposer, de prendre un bain et de revêtir leurs nouveaux costumes. Mais le temps se passe agréablement : on mange, on fume, on rit, et bientôt l’on rentre au théâtre tumultueusement.

L’aspect de la salle s’est complètement transformé : toutes les femmes qui occupent les loges ont changé de toilettes et celles qu’elles ont revêtues sont plus luxueuses encore que les premières.

Les regards se tournent vers Yodogimi. On se demande ce qu’elle a pu imaginer pour que sa seconde parure soit digne de celle qui, un instant auparavant, éblouissait les spectateurs. Cette fois encore on demeure muet de surprise. Elle semble vêtue de pierreries et de flammes tissées ; sa robe est entièrement couverte de plumes d’oiseaux-mouches, de colibris, d’oiseaux de feu ; elle jette des lueurs multicolores de saphirs, de rubis, d’émeraudes, de braises ardentes. On a fait un carnage de ces bijoux vivants pour arriver à couvrir l’ampleur de cette robe : elle coûte le prix d’un château.

L’annonciateur reparut ; il débita un discours non moins mystérieux que le premier et la toile se releva.

On représente cette fois une scène du Onono-Komat-Ki.