Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/19

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sailles et les jetèrent dans l’eau. Les flèches qu’on leur lançait rebondissaient sur la toiture. On poussa du haut de l’éminence des quartiers de roche, des blocs énormes, pour écraser ce dangereux abri ; mais en roulant sur la pente leur force s’amortissait ; la plupart tombaient dans le fossé. Ils fortifiaient le travail des assiégeants, qui tranquillement, sous le bouclier qu’ils s’étaient construit, comblaient une partie du fossé.

On cessa de jeter des projectiles du haut des murailles.

Les soldats tentèrent une sortie ; ils descendirent le chemin qui s’enroulait comme un ruban à la colline et s’approchèrent du fossé. Pour gagner l’endroit où les ennemis travaillaient, il fallait quitter le chemin abrité par un double rang de cyprès et marcher sur l’herbe glissante qui tapissait la pente roide de la colline. Les soldats s’y enforcèrent, mais ils étaient mal à l’aise pour tirer, tandis qu’ils s’offraient comme des cibles aux coups de leurs adversaires. Les blessés roulaient et tombaient dans le fossé.

Ils renoncèrent et rentrèrent dans les murs. Les assaillants achevèrent leur travail sans être inquiétés ; ils firent une chaussée assez large qui rejoignait le pied de la colline et sur laquelle l’armée put passer.

On donna l’assaut.