Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/212

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Mais un autre obstacle attendait Omiti : le quartier était fermé par une barrière qu’un homme gardait, Comment se faire ouvrir la porte à une pareille heure ? Quel prétexte fournir au gardien soupçonneux et probablement rébarbatif ? Omiti songeait à cela tout en marchant.

Elle aperçut bientôt au bout d’une rue la barrière de bois que plusieurs lanternes éclairaient ; elle vit la cahute faite de planches qui abritait le gardien.

— Il faut de l’assurance, se dit-elle ; si je manifeste la moindre inquiétude, il se défiera de moi.

Elle marcha droit à la porte. L’homme dormait sans doute, car le bruit qu’elle fit en s’avançant ne l’attira pas dehors. Omiti mesura des yeux la barrière. Il était impossible de la franchir ; une herse de tiges de fer entrecroisées la surmontait.

La jeune fille, avec un battement de cœur, alla frapper contre les planches de la cahute.

Le gardien sortit avec une lanterne. Il était bien emmitouflé dans une robe ouatée, et sa tête disparaissait sous les enroulements d’une étoffe de laine brune, il avait l’air maladif et abruti par l’ivrognerie.

— Qu’est-ce qu’il y a ? dit-il d’une voix enrouée en élevant sa lanterne à la hauteur du visage d’Omiti.