Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/213

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— Ouvre-moi cette porte, dit la jeune fille.

Le gardien éclata de rire.

— T’ouvrir à l’heure qu’il est ? s’écria-t-il, tu as perdu l’esprit.

Et il tourna les talons.

— Écoute, dit-elle en le retenant par sa robe, mon père est malade et m’envoie quérir le médecin.

— Eh bien, il n’en manque pas de médecins dans le quartier, il y en a un à dix pas d’ici, il y en a un autre dans la rue de la Cigale-d’Automne, et un troisième au coin du sentier des Maraudeurs.

— Mais mon père n’a confiance qu’en un seul qui habite dans le quartier voisin.

— Rentre chez toi et dors bien, dit l’homme ; tu me contes là un mensonge, mais je ne suis pas facile à tromper, bonsoir.

Il allait refermer l’entrée de la cahute.

— Laisse-moi sortir, s’écria alors Omiti désespérée, et je te jure que tu seras récompensé au-delà de tes espérances.

— Tu as de l’argent ? dit le gardien en se retournant vivement.

Omiti se souvint qu’elle avait quelques kobangs dans sa ceinture.

— Oui, dit-elle.

— Pourquoi ne l’avoir pas dit tout de suite ?