Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/253

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d’aujourd’hui m’attriste comme si c’était une défaite.

Le même jour, Fidé-Yori fit appeler Yoké-Moura et lui demanda ce qui restait à faire.

— Il faut dès demain tenter une sortie générale, répondit-il. Tous les débris d’armées réunis dans la ville forment un total d’environ soixante mille hommes, auquel il faut ajouter la garnison de la forteresse, les dix mille hommes qu’il me reste, et les dix mille volontaires que tu as rassemblés : on peut entreprendre la lutte.

— Rentreras-tu dans la ville ? demanda le siogoun.

— Il vaut mieux, je pense, que je garde ma position avancée sur la colline. Au moment où l’armée s’ébranlera, j’attaquerai l’ennemi sur un autre point, afin qu’il soit contraint de diviser ses forces.

On rassembla les chefs afin de se concerter avec eux. La gravité de la situation faisait taire les discordes qui les divisaient d’ordinaire : tous se soumettaient à Yoké-Moura.

— L’ennemi s’est étendu tout autour de la ville, dit le général, de sorte que sur le point que vous attaquerez, vous rencontrerez des forces tout au plus égales aux vôtres. La sortie devra s’opérer du côté du sud, afin que, si c’est possible, vous acculiez l’ennemi à la mer. Que les chefs enflamment les soldats par