Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/258

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elles produisaient un bel effet. Ces guerriers, velus comme l’avaient été leurs aïeux, étaient armés de hallebardes, d’arcs énormes, de glaives à deux mains. Ils défilèrent pendant longtemps, à la grande admiration du peuple. Enfin, Fidé-Yori parut sur un cheval à la crinière tressée. On portait devant lui les courges dorées qui, depuis les dernières victoires de Taïko-Sama, n’étaient pas sorties du château. Elles furent accueillies par des cris d’enthousiasme.

— Je vous les confie, s’écria Fidé-Yori, en désignant à son armée les glorieux insignes.

Il ne dit rien de plus, et, tirant son sabre, il lança son cheval au galop.

Toute l’armée s’ébranla avec un élan héroïque, elle sortit de la ville. Le peuple la suivit jusqu’au delà des faubourgs.

Du haut de la colline, Yoké-Moura regardait Fidé-Yori et ses troupes s’avancer hors d’Osaka et se développer dans la plaine, il attendait le premier mouvement offensif du siogoun pour attaquer de son côté les hommes de Hiéyas.

— Certes, se disait le général, la victoire est possible, Signénari qui est mort si noblement hier et ses soldats héroïques ont fait beaucoup de mal à l’ennemi ; j’ai moi-même repoussé, en lui faisant subir des pertes con-