Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/259

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sidérables, le détachement qui attaquait ma position. Nous pouvons tailler en pièces la partie de l’armée sur laquelle va fondre le siogoun. Alors l’égalité sera à peu près établie entre les deux forces ennemies, et à force égale nous triompherons.

L’armée de Fidé-Yori s’était arrêtée dans la plaine, elle occupait l’emplacement sur lequel se dressait la veille le camp de Signénari.

— Qu’attendent-ils donc ? se demandait Yoké-Moura ; pourquoi interrompent-ils leur mouvement en avant ?

Les chefs couraient sur les flancs des bataillons. Une singulière agitation régnait parmi les rangs. Évidemment quelque chose de nouveau était survenu, on hésitait, on se concertait. Tout à coup une grande oscillation agita l’armée, elle fit volte-face et, retournant sur ses pas, rentra dans la ville.

— Qu’est-ce que cela signifie ? s’écria Yoké-Moura, stupéfait et pâle de colère. Quelle folie les saisit subitement ? C’est une dérision, seraient-ils lâches ?

Les soldats de Hiéyas s’avancèrent alors, ils traversèrent la plaine abandonnée par Fidé-Yori. Au même moment les hommes de Yoké-Moura donnèrent l’alarme. On les attaquait de deux cotés à la fois.

— C’est bon, dit Yoké-Moura, tout est perdu maintenant.